octobre
2004
4 nouveaux chapitres
24
au 29 octobre
La
pluie torrentielle
On
se réveille avec le cri des perroquets. Sur le bord de la route,
nous arrêtons prendre un jus de fruits. La fille du café
nous parle des beautés de Monte Verde. Nous sommes assez excités
d’aller y passer du temps, car l’ancienne professeure de
Francis a une maison là-bas. Puis, sur la route, la pluie commence
à tomber. Ça fait quelques jours que nous n’avons
pas un environnement propice pour se parler. Nous avons un thème
assez récurrent d’engueulade : Tu parles pas assez fort!
Je ne peux pas parler plus fort. Je cris. Donc, tu ne m’écoutes
pas. Je me tanne de t’écouter car je n’entends rien.
T’es sourd! Voilà le résumé de nos engueulades
qui tombent aujourd’hui en grand fracas sous la pluie torrentielle.
12
au 24 octobre
Deux
estropiés en vacances
Populaire
chez les joueurs de base-ball, Francis s’est coincé un
muscle intercostal et doit maintenant suivre un traitement sous une
ampoule rouge et chaude. Couché sur le lit, j’ajuste l’ampoule
vis-à-vis de son muscle trop tendu et il reste là pour
trente minutes sans bouger. Il est traité aux anti-inflammatoires
et passe ses journées à lire ou à écouter
la télé. Il n’a pas très bon moral et trouve
la vie assez difficile dans sa situation. Je joue à l’infirmière
pour Francis et je collecte mes échantillons fécaux chaque
matin à mon levé. De toute façon, nous n’étions
pas très motivés d’aller découvrir la ville,
nous sommes plus amoureux de la campagne.
8
au 11 octobre
Sur
les routes désertes du Nicaragua
Le
départ est assez troublant. Je voudrais y rester encore des semaines,
passé plus de temps avec mes sœurs et jaser plus avec ma
mère,… Je sais que je reviendrai et cette fois pour plus
longtemps. Je parle à Ana Luisa pour lui dire que nous enverrons
des sous chaque année pour aider les filles à poursuivre
leur étude. Après avoir embrassé tout le monde,
nous partons. Nous traversons Somoto, passons devant l’église
et le parc. Je suis chargée d’émotions. C’est
si dur de partir parfois… En même temps ça fait partie
de notre voyage, de rouler vers un but, en ligne vers le plus sud.
1er
et 2 octobre
Nicaragua,
nicaraguita…
Depuis
plusieurs jours et aujourd’hui c’est pire, je suis vraiment
excitée à l’idée de revoir ma famille Nica,
c’est-à-dire la famille qui avait accueilli Nancy et moi
en 98 lorsque j’avais participé au projet de solidarité
internationale de Liaisonneuve. C’est aussi ici que Nancy et moi
avions eu l’idée de parcourir le continent en vélo.
J’ai caressé ce rêve pendant de longues années,
en me préparant au périple. Maintenant, je retourne à
l’endroit qui avait vu naître le rêve. Sur la route
pour Somoto, nous entendons une vieille voix de femme crier : Chele
(ce qui est comme leche pour dire que nous sommes blanc en langue nica!
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